TV

Jeu trouble de l'allié turc d'Israël contre le Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc et son homologue américain. (Archives)

Et si le Liban tombait entre les mains des USA et d’Israël ? C’est à cette question que Nassib Hoteit spécialiste du Moyen-Orient a répondu en évoquant la perspective que se trace l’axe US/Israël, en augmentant par palier les pressions économiques contre le Liban et en la combinant aux menaces, au chantage et aux pressions politiques : » Les USA savent désormais qu’avec le Hezbollah largement présent en Syrie, et à Gaza, Israël n’a aucune chance de survie. La clé de cette menace anti-Israël reste évidemment les armes du Hezbollah, son savoir-faire, son tact, sa vision stratégique qui l’a mené désormais à chercher à convaincre le Liban à avoir les yeux tournés vers l’Est à savoir l’Iran, la Russie et surtout la Chine. D’où cette obsession à provoquer un effondrement du Liban entier par relais locaux interposés pour que le Hezbollah se désarme et affaiblisse. »

Mais c’est faux de croire que seuls le Liban et les armes du Hezbollah sont dans le viseur. En provoquant l’effondrement du Liban, les USA cherchent à relire sa cruciale défaire en Syrie, à commencer tout du zéro et à obtenir ce qu’il n’a pas pu obtenir depuis 2011, à savoir-faire leur la Syrie, en expulser la Résistance, mais aussi la Russie. Car le fait que la Russie détient outre sa base navale Tartous, deux bases aériennes Hmeimim et Qamichli, non loin de l’Irak et au bord de la Méditerranée est conçu comme un royal revers par les stratèges US. Autant donc entrer en Syrie occidentale où se situe le gros des positions US par la porte du Liban ! Une déstabilisation de Tripoli, permettrait de faire un pont entre ce port Lattaquié et s’infiltrer au cœur de la Syrie occidentale. Dans la vision américaine, ce serait le début de la fin de la présence russe au Levant. Depuis des mois l’axe US/OTAN/Israël cherche à briser la DCA syro-russe au-dessus de a Syrie occidentale. Il n’y est peut-être pas parvenu bien que les frappes israéliennes laissent entendre que la bulle de la DCA syro-russe ait des failles importantes. Le chaos au Liban aiderait à ramener la situation en 2013 et à fournir aux Américains la possibilité de déstabiliser Lattaquié, Baniyas et Tartous voire Hama et Homs", a dit l’analyste avant de revenir sur le rôle de la Turquie. 

“En Libye, la Turquie a exercé le rôle que lui a dévolu l’Amérique dans cette Syrie de 2020, à savoir créer un corridor maritime de trafic de terroriste depuis Tripoli vers la côte ouest syrienne. Et bien tout ceci serait infiniment plus facile avec un Liban contrôlé par les Américains”. 

Lire : L’Iran et l’Irak briseront les sanctions contre le Liban et la Syrie

L’analyste libanais indique :

“Les États-Unis en veulent à mort au Hezbollah d’avoir expulsé les USA du Liban après l’explosion de la base des Marines américains, ainsi que la défaite de l’ennemi israélien en juillet 2006. Pour eux, le Hezbollah est un pivot puisque c’est lui qui a poussé Israël à quitter le Liban.  Les Américains voient aussi dans le Mouvement de la Résistance un obstacle, le plus important qui soit, aux activités de leurs acolytes au Liban. Puis, c’est l’arme du Hezbollah qui est braqué sur Israël et ses troupes déployées sur des terres arabes occupées. Que faire ? Pousser le Liban entier au bord de l’abîme pour qu’il se dissocie du Hezbollah. 

Plus loin dans ses propos, le spécialiste libanais fait allusion à la complicité des Turcs avec Israël et les États-Unis au Liban ‘puisque Riyad ne pèse plus rien’.” Samedi, le ministre libanais de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de quatre personnes en détention de plusieurs millions de dollars et qui se rendait à Tripoli à bord d’un avion turc. Les personnes proches d’Ankara qui en ont reçu l’ordre pour attiser les violences et les troubles au Liban. Ce sont des cellules trop actives sur les réseaux sociaux et à la merci de la Turquie.

Ce dimanche, le ministre libanais de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, a déclaré que les autorités du pays avaient arrêté quatre personnes à bord d’un avion turc et qui disposaient de quatre millions de dollars au Liban : “Cette somme est-elle censée influer le prix du dollar ou alimenter les violences dans la rue?  » Soulignant l’intervention de la Turquie pour aggraver la situation au Liban, il a ajouté que les ordres étaient émis par la Turquie et via les réseaux sociaux pour attiser les troubles dans les rues libanaises.

Et Hoteit de conclure : " en s’impliquant dans un pareil scénario, la Turquie se place en face de la Résistance tout comme elle l’a fait à Idlib, ce qui lui coûtera bien cher. Quant aux USA, qu’ils sachent que le Liban ne tombera jamais entre les mains d’Israël. Reste que la Russie a elle aussi tout intérêt à revoir ses rapports avec le régime de Tel-Aviv".

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV